École Française vers 1860
Palestrina
École Française vers 1860
Palestrina
Huile sur panneau d’acajou
65,5 x 51 cm
Vers 1860
Giovanni Pierluigi da Palestrina naît à Palestrina (Italie) en 1525, ville dont il prend le nom.
C’est à la maitrise de Sainte-Marie-Majeure qu’il reçoit ses premières leçons de musique.
De 1544 à 1551, il est organiste et maître de chant de la cathédrale de sa ville natale. Lorsque son évêque devient pape, le compositeur est appelé à Rome et y devient maître de chapelle puis membre du cœur pontifical. Mais, seulement un an plus tard, le pape meurt. Son successeur, Marcel II (qui ne devait d’ailleurs régner que trois semaines) exige des chanteurs de la chapelle pontificale qu’ils n’aient jamais écrit de madrigaux (pièces sur un sujet profane) et qu’ils ne soient jamais mariés. Malheureusement pour lui, Palestrina remplit toutes ces conditions indésirées. Il démissionne donc et prend alors la direction de la maîtrise de Saint-Jean-de-Latran en 1555, pour cinq ans, après quoi il dirige celle de Sainte-Marie-Majeure.
Le musicien enseigne aussi pendant ce temps à différentes occasions. En 1570, il accepte de reprendre son poste de maître de chapelle (à la Capella Giulia), mais avec une rétribution plus importante. Palestrina est chargé, après quelques années, d’amender le répertoire grégorien, « dénaturé par plusieurs siècles d’interprétations abusives et de copies maladroites ». Hélas, en raison de l’absence de manuscrits originaux, la tentative de réforme tombe à l’eau après des années de travaux infructueux.
Face aux critiques des réformés protestants qui dénoncent la corruption de l’église, le clergé catholique réagit par la remise au pas de la Contre-Réforme. Ça n’est pas sans conséquence sur la musique religieuse. Au Concile de Trente (1543-1563) des voix s’élèvent contre les complications auxquelles avait abouti le contrepoint. On réclame une plus claire compréhension des paroles, voire le retour à la simplicité du plain-chant. Comment sauver la polyphonie ? En faisant la preuve qu’elle n’est pas incompatible avec l’intelligibilité du texte.
C’est ce que Palestrina accomplit grâce à une écriture plus homophone, aérée et harmonieuse. L’interprétation de ses chants sans instruments par les cœurs de la Chapelle Sixtine est considérée comme un modèle, d’où l’expression a cappella.
Le compositeur subit tour à tour la mort de sa femme, de deux fils et de trois frères, dans les épidémies causées par les guerres. C’est alors qu’il obtient l’autorisation pontificale de rejoindre les ordres, mais à peine un an plus tard il se remarie à une riche veuve. Arrive alors une période d’aisance pendant laquelle il publie régulièrement ses œuvres et jouit d’une excellente réputation. Toujours pendant ces années de facilité, il fonde une organisation de défense des intérêts professionnels des musiciens.
Le compositeur désirait repartir dans sa ville natale, mais il décède subitement avant d’avoir pu revoir Palestrina, le 2 février 1594.
Alors que les chefs-d’œuvre de ses prédécesseurs seront oubliés, Palestrina continuera d’être interprété et de plus en plus apprécié pour la calme sérénité de ses compositions, leur plénitude vocale qui n’exclut pas la suavité, le remarquable équilibre qu’il sait installer entre les paroles et le contrepoint.
Il devient l’incarnation même d’un style qu’il n’a fait, en réalité, que prolonger avec génie. A tel point que, jusqu’à la fin du XIXème siècle, il est considéré par les artistes romantiques comme le père de la musique religieuse occidentale.
Le sujet du compositeur Giovanni Pierluigi da Palestrina dit Palestrina, fut traité au Salon à compter des années 1840 avec pas moins de sept tableaux, deux aquarelles et deux gravures par des artistes comme Alcide Boichard (1844), Henri Baron (1847), Gustave Boulanger et Ferdinand Heilbuth (1857), Dominique-Antoine Magaud (1861), Hugues Merle (1861) ou encore Auguste de Pinelli (1863).