UMBRICHT Honoré Louis
Schlitteurs dans les Vosges
UMBRICHT Honoré Louis
(Obernai, 1860 – Saint-Arnoult en Yvelines, 1943)
Schlitteurs dans les Vosges
Huile sur toile
Signée en bas à droite
55 x 65 cm
Le jeune alsacien UMBRICHT commença ses études de peinture chez son oncle, à Strasbourg. Très patriote, il refusa les subventions que le gouvernement allemand (occupant alors l’Alsace) lui offrit pour intégrer l’école des Beaux-Arts de Munich, et préféra venir se fixer à Paris.
Élève de BONNAT, de H. LE ROUX et de FEYEN-PERRIN, il entra aux Beaux-Arts de Paris en 1880 et débuta la même année au Salon avec un portrait ; son succès grandit rapidement, et il obtint une médaille de 3ème classe dès 1884 et à nouveau en 1898. Il sera Sociétaire des Artistes Français à compter de 1894. Participant à de nombreuses expositions et Salons en France et à l’étranger, il y reçut plusieurs récompenses : médailles de 1ère classe à Chicago et Londres en 1888, mention honorable à l’Exposition Universelle de 1889 et médaille de bronze à celle de 1900, grande médaille d’or à Rouen en 1897, tandis qu’à Bruxelles il reçut la Croix de l’ordre de Léopold.
C’est certainement son tableau du Salon de 1889, Un mauvais chemin dans les Vosges (exposé sous le N°2598), qui constitue le sommet de sa carrière, et illustre le mieux sa peinture naturaliste à thématique régionaliste, qu’il exerce à côté de son activité de portraitiste. L’œuvre fut largement saluée par la critique, qui soulignait la facture brillante de l’artiste (même si celui-ci est aussi jugé comme laborieux et consciencieux) et précisait que le tableau « commande impérieusement l’attention ». Dans cette même veine des scènes traditionnelles, on peut citer Bûcheron en forêt de Klingenthal (daté de 1883 et conservé à l’Hôtel de Ville d’Obernai) ou encore Le sabotier d’Ottrot.
Notre tableau appartient à ce même registre, traitant un thème populaire chez les amateurs de peinture et artistes locaux, celui des schlitteurs. Ces bûcherons vosgiens descendaient, sur des pentes parfois très fortes, de lourdes charges de rondins sur des « schlitts », sortes de traîneaux en bois.
La rudesse du travail et de la nature vosgienne transparait ici dans la touche vigoureuse et brossée que place l’auteur dans l’exécution de son tableau. Il sait nous donner ici un aperçu du réalisme social tel qu’il était abordé en cette fin de siècle par bons nombres d’artistes, aussi bien littéraires (E. ZOLA), ou sculpteurs (J. DALOU), ou bien peintres (J. ADLER).